Hambach Forest.
Jusqu’où plie la branche avant de se rompre ?

Ida Hiršenfelder et Hugo Lioret

21.11.25 → 09.12.25

« Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. »
— Jean de La Fontaine, Le Chêne et le Roseau

L’installation sonore Jusqu’où plie la branche avant de se rompre ? s’enracine dans la forêt de Hambach, en Rhénanie, une forêt primaire presque entièrement détruite par l’exploitation du lignite et transformée en une immense carrière à ciel ouvert de plus de 53 km² et de 300 m de profondeur.

Plusieurs années après les luttes écologiques qui ont marqué la région, Ida Hiršenfelder et Hugo Lioret sont revenus sur place pour écouter ce qui subsiste, ce qui résiste. Leur démarche s’apparente à une archéologie sonore de la survivance : une écoute des interstices, où la respiration organique de ce qui subsiste de la forêt se mêle au souffle menaçant des excavateurs. Chaque enregistrement devient un échantillon d’un écosystème en ruine, dont la transformation électro-acoustique produit un paysage sonore recomposé, mêlant les sons géophoniques (pluie, vent…), biophoniques (oiseaux, insectes...) et anthropophoniques (les excavateurs miniers…). En combinant enregistrement de terrain, transformation et spatialisation, Ida Hiršenfelder et Hugo Lioret composent un paysage sonore qui fait émerger une présence du vivant dans le champ de la dévastation.

Cette démarche rejoint les « arts de l’attention » d’Anna Tsing (Le Champignon de la fin du monde, 2015) : ces formes d’observation qui, dans les ruines du capitalisme industriel, nous engagent à percevoir ce qui persiste, s’adapte et se recompose en une nouvelle nature paradoxale.

Parallèlement aux trois installations sonores présentées dans l’espace de Même si (Le couloir d’images, Solastasis et Présence), qui traduisent chacune cette tension entre survivance et effacement, résilience et fragilité, menace et recomposition, une carte interactive d’Hambach Forest permet d’écouter et de géolocaliser les enregistrements de terrain et de relier la dimension sensible de l’installation sonore à l’approche située et documentaire qui la fonde.

Horaires
Jeudi-Samedi · 14h30-19h et sur rendez-vous

Pre-listening
20 novembre 2025 · 17h30-18h15
(Inscription préalable)

Vernissage
20 novembre 2025 · 18h30-21h

Dans le cadre du programme Terrain(s) d’entente(s)

Dossier de presse (FR)
Press kit (EN)

Les artistes

Ida Hirsenfelder

Artiste sonore originaire de Ljubljana (Slovénie), Ida Hirsenfelder explore les relations entre écologie, mémoire et écoute. Membre du collectif Jata C, elle développe des projets autour de la bioacoustique et des écologies sonores. Diplômée en sonologie du Conservatoire royal de La Haye, elle a présenté ses œuvres au ZKM Karlsruhe, au Kunsthaus Graz, au MSU Zagreb et à Ars Electronica. Son travail associe enregistrement de terrain, synthèse sonore et recherche curatoriale sur les paysages vibratoires du vivant.

beepblip.org
Instagram

Hugo Lioret

Artiste sonore et chercheur basé à Paris, Hugo Lioret développe une pratique à la croisée de la composition électroacoustique, de la création in situ et de la recherche en musicologie. Doctorant à l’IReMus (Université Paris-Sorbonne), il explore la bio-inspiration sonore et les formes d’écoute écologique. Hugo Lioret participe régulièrement à des projets de médiation culturelle. Il a notamment collaboré avec l’Ensemble 2e2m, l’INA GRM, La Muse En Circuit, le GMEM et l’Alliance Française de Rotterdam afin de mettre en avant l’importance de l’écoute et de la création sonore dans les contextes éducatifs.

Hugo Lioret
Instagram


Conception graphique : → Juanma Gomez
Développement web : → Olivier J.

Une production Même si – Malou éditions
Avec le soutien du ministère de la Culture de la République de Slovénie et IReMUS (Institut de recherche en musicologie – CNRS/Sorbonne Université).